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Technique

Au début je peignais strictement à l’huile et au couteau avec une technique qui a fait l’objet d’un Reportage « Peindre un paysage au couteau »  dans Artistes Magazine et d’un chapitre dans  « La Peinture au Couteau » aux éditions Fleurus.

Récemment, j’ai eu l’envie de m’exprimer avec plus de liberté, sans les contraintes d’un trop grand réalisme et je me suis laissée aller à plus de mouvement et de fantaisie. J’évolue aujourd’hui vers des techniques mixtes : huile, acrylique, papier, sable, fusain et bâtons d’huile, glacis, empreintes et grattages, dripping.  Cette facture, en me permettant de plonger vraiment dans le rêve, m’en facilite l’expression. Elle m’aide aussi à ne pas tout dire pour conserver au regard une part de création au gré de l’imagination.

Le couteau n’est plus mon seul outil. Brosse, couteau et main agissent de concert et animent la surface moins lisse, moins sage. La trame paisible s’éveille, giclures, fusions, traces l’agitent, elle s’épaissit, devient matière. Sur les fonds des glacis transparents vibrent et creusent les profondeurs…. Le tableau oppose et harmonise le calme et l’orage à l’image de la nature.

 

Partager mes émotions

Mon voeu est de partager ces émotions. Représenter la réalité n’est pas un objectif essentiel, la figuration n’est qu’un point de départ pour exprimer ce que je perçois. Ainsi se noue le dialogue entre le motif et moi, de moi à la toile, entre la toile et le spectateur. Pour y parvenir, je m’implique toute entière dans la toile : j’y mets ma tête, mon cœur, « mes tripes ».
Lors de la conception du projet, la tête  intervient : je réfléchis à la structure de base.

Pendant la réalisation le cœur exprime un climat, un sentiment peut-être, en exaltant les couleurs ou en contrastant ombre et lumière.

Puis « je sors mes tripes » : je ressens une dynamique, un geste arrive, dans son élan il provoque le déséquilibre dans l’équilibre de la construction.

L’utilisation du couteau m’aide à me libérer car la peinture au couteau est un acte d’une extrême violence. Il ne maquille pas la toile, il la macule, la griffe, la caresse. Je lâche : force et douceur se répondent.

À la fin je veille à la cohérence de l’ensemble. Ça peut m’amener à ajouter un accent de lumière, une touche de couleur, une ligne de force…